Laissez les gouverner Mars… Et (re)devenons terrestres !

Quelques conseils d’hygiène mentale pour faire face à une époque effrayante :
Il y a bien longtemps, quand j’ai appris à conduire, mon instructeur d’auto-école me disait de regarder devant moi, loin, à l’horizon. Car on va vers où on regarde. Regarder les obstacles… Nous y emmènent !

Obstacle ? Pour toutes celles et ceux qui se disent qu’un mode de vie authentiquement durable, inclusif et équitable reste à inventer, pas évident de ne pas être sidéré par l’effroyable projet impérial et obscurantiste dans lequel – au moins – deux milliardaires ont embarqué les USA.

Si vous y pouvez quelque chose, bien sûr, faites ce qui est en votre pouvoir ! Mais par pitié, pas en miroir. Ayez un peu d’originalité, de nuance, de dignité et de panache, par exemple : proposer au Mexique et au Canada de rejoindre l’Union Européenne, créer le statut de réfugié scientifique et administratif pour accueillir tous ces talents brutalement virés, renforcer les normes écologiques et sociales d’où que viennent les produits !

Et pour toutes celles et ceux qui sont condamné.e.s au rôle de spectateur.rice de ce film d’épouvante, je vous suggère de fixer cet horizon : redevenons terrestres ! 

Redevenir ? Oui, le plus souvent on l’a été ! L’anthropologie nous enseigne que la plupart des peuples durant la plus longue partie de l’humanité ont trouvé leur bonheur sur Terre sans menacer leur écosystème. 

Et je ne vous parle pas que des chasseurs-cueilleurs précédant le néolithique. Du Nunavut à la Terre de feu, certains le font encore ! Ce n’est que dans les années 70 que le monde occidental a commencé à consommer plus de ressources et à produire plus de déchets que ce que la Terre pouvait renouveler et absorber naturellement.

Or, nombre d’innovations sociales (GASAP, Habitats Groupées, Repair Café, Potagers Collectifs, SEL, Tiers-lieux, etc.) ou technologiques (low-techs, numérique libre et durable) nous permettent d’inventer un mode de vie durable où “le progrès” intégre les nouvelles contraintes essentielles à notre survie. 

Cette aventure peut sembler plus que jamais dérisoire et vaine : pourquoi réparer “à la main” ce que d’autres s’obstinent à détruire “au bulldozer” ?

Parce que des solutions abouties dans presque tous les domaines commencent à être inventées, à côté des colibris et des collectifs de citoyen.ne.s, d’authentiques entreprises régénératives tirent leur épingle du jeu et ce, même dans une économie qui fait si peu de place aux acteurs les plus vertueux.

Parce qu’ils n’ont aucune solution. Qu’à de nombreux égards, la démonstration de force à laquelle nous assistons, n’est peut-être qu’un cache-misère. Que cette version “hyper” de la performance, Olivier Hamant – par exemple – nous l’explique magistralement dans “Antidote au culte de la performance” est délirante (video). Pour l’économiste américain Adam Posen, l’échec est garanti. 

Parce que Sitting Bull l’avait prophétisé : “Quand l’homme blanc aura coupé le dernier arbre, empoisonné la dernière rivière et péché le dernier poisson, alors seulement, il comprendra que l’argent ne peut pas être mangé !” 

Donc, oui, c’est décevant, déprimant, effrayant, mais pouvait-il en être autrement ?  Le système a donné à penser un monde sans limites, alors,  il est probablement inévitable que certain.e.s ne rejoindront l’aventure terrestre qu’après l’échec du plan A ! Il est donc important de se préparer à accueillir – au fur et à mesure – les futurs “réfugiés de l’hyper performance”.

Parce qu’il y a pleins de joies et de fiertés à retrouver une place constructive dans la communauté à laquelle nous sommes indissolublement liés : les vivants !

Parce que l’activiste de la non-violence qui a libéré un des pays le plus peuplé du monde vous le dit :  “Tout ce que tu feras sera toujours insignifiant mais doit absolument être fait !” (Gandhi)

Reboosté.e ? Découvrez comment créer votre îlot de résilience avec Bedonut !

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Michaël, responsable du pôle Éducation permanente du RCR²